Le gala de Johnny Hallyday (1971)
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En 1971, c’est un chanteur hors norme qui se produit à Saint-Lô. En effet Johnny Hallyday, qui n’a que 28 ans, a déjà une longue carrière derrière lui : professionnel dès l’âge de 17 ans, initiateur du rock en France, proclamé « idole des jeunes » à 19 ans, bête de scène provoquant à chaque concert des scènes d’hystérie, il accumule tous les superlatifs et toutes les polémiques. Le 19 juin de cette même année, sort un album qui fera date dans la carrière du chanteur, Flagrant délit. Johnny Hallyday, après quelques errances musicales en 1965-69, renoue cette fois avec le rock de ses débuts. Nombre de ses titres sont des succès au hit-parade, en particulier Oh ! Ma jolie Sarah, numéro 1 en mai et juin. C’est donc un Johnny en pleine gloire que le Comité Saint-Thomas accueille à Saint-Lô, pour une organisation elle aussi hors norme.
Tout d’abord la Salle des Fêtes municipale étant jugée trop petite pour accueillir un tel évènement, le Comité loue un chapiteau pouvant recevoir 3000 personnes qui s’installe Place du Champ-de-Mars face à la Poste, avec une scène de 100 m2. Une vingtaine de personnes accompagnera la vedette : musiciens, choristes, régisseur, secrétaire, techniciens, sonorisateurs, éclairagistes. Il ne s’agit plus d’un gala au sens traditionnel, mais d’un véritable show. Les tournées de Johnny Hallyday étant précédées d’une réputation de violence, le Comité devra aussi mettre sur pied un très important service d’ordre, quatorze pompiers en alerte, une vingtaine d’agents et de gendarmes, un poste de secours sous tente. Enfin les organisateurs fourniront un effort de publicité sans précédent pour ce concert unique en Basse-Normandie, avec pour les billets des points de vente dans toutes les villes de la Manche, de Granville à Cherbourg, ainsi que dans le Calvados (Bayeux, Vire, Caen). À concert exceptionnel, prix exceptionnel : trente francs, seuls les militaires pouvant bénéficier d’un tarif réduit à dix-huit francs.
En ce dimanche d’été, c’est à 23 heures 45 que les jeunes Saint-lois voient arriver leur idole. La chaleur est étouffante, l’air manque, tout le monde transpire, mais Johnny, fidèle à sa légende, va donner de sa personne pendant plus d’une heure. Le show annoncé en est bien un : pour l’ambiance, jeux de lumière, choristes anglo-saxonnes dansant sur scène et orchestre des Serpents Noirs déchaîné. Ils sont neuf musiciens, torse nu et pantalons à fleurs, avec un guitariste solo et un batteur excellents, dignes de leur réputation. Quant à Johnny lui-même, la guitare rageuse, bien en voix, il se dépense sans compter. Certes son costume est devenu sobre (maillot de corps et pantalon de soie noirs) mais les journalistes présents rivalisent de comparaisons pour essayer de décrire son jeu de scène toujours en mouvement et en postures variées, tantôt catcheur, tantôt cascadeur et même batelier, la perche du micro devenant une godille ! Avec ce train d’enfer, il interprétera une dizaine de chansons, les plus applaudies étant celles de l’album Flagrant délit, Fils de personne, Oh ! Ma jolie Sarah, le morceau de bravoure du récital étant Il faut boire à la source, où Johnny, saisissant une bouteille d’Évian de deux litres, s’y désaltère puis s’en asperge, avant d’en arroser les spectateurs ! Johnny quittera la scène ruisselant de sueur et pantelant de fatigue.
Dans une telle ambiance, que dire du comportement du public, tellement redouté ? Certes, on aura constaté des bousculades et des pieds écrasés, mais sans casse. Certes, cinq jeunes filles, qualifiées d’hystériques, seront prises en charge par les secouristes de la Croix-Rouge, une seule d’entre elles, visiblement en transes, réclamant une poigne solide. Mais dans l’ensemble le public n’aura pas posé de problèmes sérieux. Il faut dire que le chapiteau n’était occupé que par 1 500 spectateurs, soit la moitié seulement de la jauge espérée. Johnny Hallyday étant et de loin la plus grosse tête d’affiche des galas organisés par le Comité Saint-Thomas en 1971, comment expliquer cet échec ? Plusieurs raisons peuvent être invoquées. D’abord sans doute le prix, trente francs, c’était une somme à l’époque. Ensuite la mauvaise réputation des concerts de Johnny Hallyday a pu dissuader certains jeunes, le journaliste d’'Ouest-France n’hésitant pas à écrire qu’on se rendait au gala du Champ-de-Mars « comme on irait faire un tour dans un quartier chaud de la capitale ». Enfin, selon un certain air du temps, issu de l’esprit 68, Hallyday était considéré comme une idole du passé, un « homme d’affaires du bruit » selon les mots du journaliste de La Manche libre présent lui aussi au concert. Sur le plan financier, le Comité Saint-Thomas accusera un déficit de presque 12 000 francs, le cachet de la vedette ayant été évalué à 30 000 francs par la presse. Malgré tout, le bilan de l’année 1971 sera nettement bénéficiaire, les succès des autres galas compensant celui beaucoup plus relatif du récital de Johnny.
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