Limoges - le 12 février 1969 -

Alors qu’il est de train de faire prendre un vrai virage à sa carrière, Johnny Halliday se produit au cinéma Le Paris, à Limoges, le 12 février 1969.

Dehors, il fait froid. Dedans, c’est la fournaise. La salle du cinéma-théâtre Le Paris est chauffée à blanc. Mille huit cents spectateurs attendent que le tour de chant commence. Les premiers arrivés ont pris place. Les suivants, billets numérotés en main, tentent de faire comprendre aux premiers qu’ils se sont trompés de fauteuil. Au balcon, le ton monte. Pendant une heure, le public se chauffe, et pas seulement la voix.

L’homme qui fend le rideau pour atteindre la scène, un dénommé Courtil, a la lourde tâche de discipliner un peu ce public qui s’impatiente. Un cri fuse : « Johnny, Johnny ! » Courtil, sans se démonter, raconte quelques blagues.

« On veut Johnny », s’agace le public. Courtil continue en imitant De Funès, Ferrat, Aznavour… Des travées monte l’injonction finale : « Johnny de suite ! »

Courtil s’efface pour laisser la place à Noël Deschamps, un chanteur à la carrière déjà bien remplie, mais qui vit, en 1969, ses derniers moments de succès. La mayonnaise prend. Ça trépigne, ça hurle, ça siffle, mais ça réagit au quart de tour lorsque Noël Deschamps demande à son auditoire de l’accompagner. Le concert est lancé.

Nicoletta prend la suite. La jeune chanteuse, encore inconnue dix-huit mois auparavant, s’est taillé deux solides succès avec La Musique et Il est mort le soleil. Là encore, le courant passe. Et la belle Nicole repart sous l’ovation du public.

L’homme qui fend le rideau pour atteindre la scène, un dénommé Courtil, a la lourde tâche de discipliner un peu ce public qui s’impatiente. Un cri fuse : « Johnny, Johnny ! » Courtil, sans se démonter, raconte quelques blagues.

Courtil s’efface pour laisser la place à Noël Deschamps, un chanteur à la carrière déjà bien remplie, mais qui vit, en 1969, ses derniers moments de succès. La mayonnaise prend. Ça trépigne, ça hurle, ça siffle, mais ça réagit au quart de tour lorsque Noël Deschamps demande à son auditoire de l’accompagner. Le concert est lancé.

Nicoletta prend la suite. La jeune chanteuse, encore inconnue dix-huit mois auparavant, s’est taillé deux solides succès avec La Musique et Il est mort le soleil. Là encore, le courant passe. Et la belle Nicole repart sous l’ovation du public




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Enfin, l’heure est venue. Johnny fait son apparition. Costume noir, chemise noir brillante, Stetson noir, lunettes noires, santiags noires, guitare blanche. L’hystérie gagne la salle. Pour l’instant, les fauteuils tiennent.

Les plus chauds des fans se pressent au pied de la scène, accoudés sur les rampes de projecteurs. Ils ne sont qu’à quelques centimètres de leur idole. Johnny, imperturbable, enchaîne les titres. Que des tubes ! Le public limougeaud est aux anges, évidemment. Mais ce qu’il ne sait pas, ce public, c’est que Johnny est de train de faire prendre un vrai virage à sa carrière. Les yéyés lui sortent par les yeux, il veut faire du rock. Il ne veut plus faire les couvertures du magazine Salut les copains, mais celles de Rock & Folk.




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L’incident

Sur la scène de Limoges, les chansons défilent. Soudain, Johnny se retrouve à terre. Ce n’est visiblement pas prévu. On se précipite. Une jeune femme brune, de celles qui hurlaient au pied de la scène, s’accroche à la jambe du pantalon de l’idole allongée.




Un gros bras s’avance, un flic tente de fendre la cohue. L’incident est clos. Le concert s’achève. Les sièges du premier rang n’ont pas survécu. Johnny ne reviendra à Limoges qu’en novembre 1976.

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