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    Johnny Hallyday Story

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    Johnny Hallyday Story - Page 9 Empty Re: Johnny Hallyday Story

    Message par Jean Mar 10 Mar - 16:03

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    1999: les confidences de Johnny

    Par Daniel Rondeau (L'Express), publié le 14/10/1999

    Confident du rocker depuis vingt ans, l'éditorialiste de L'Express publie "Johnny", aux éditions Nil. Il en offre la primeur aux lecteurs de L'Express.

       Tout homme vit avec ses effigies et avec ses dépouilles

    Tout homme vit avec ses effigies et avec ses dépouilles, c'est ce que je me suis dit en quittant Commercy le soir du 15 juin 1999 pour aller fêter l'anniversaire de Johnny Hallyday dans une boîte de nuit des Champs-Elysées. C'était un vrai soir d'été, l'un des premiers. Une brume de chaleur, légère et bleutée, était tendue sur la forêt et les prairies de la vallée du Surmelin, déjà rentrée dans l'ombre. Les rayons d'un soleil déclinant rasaient les cimes des arbres. Qui a dit: "Dieu ou rien"? 

    En traversant Montmirail, j'aperçus trois personnes qui cueillaient des fleurs de tilleul dans l'ancienne allée du château; un couple assez âgé, et une femme dans la quarantaine, leur fille peut-être. Des pauvres diables avec des sacs en plastique à la main, comme on en voit souvent en cette fin de siècle. Des vagabonds avec un domicile fixe, qui ne sont plus ni de la ville ni de la campagne et errent sur les parkings des supermarchés en soulevant les couvercles des poubelles. Le château avait appartenu aux Retz, aux La Rochefoucauld, Jünger avait couché dans le lit de la duchesse, la duchesse en rentrant chez elle à la fin de la guerre s'était écriée: "Plus jamais un boche chez moi!" 

    De l'autre côté de la nationale, près d'un parking de routiers, un marchand ambulant refermait l'étal de sa boutique. Il avait poussé sa sono et je reçus au passage quelques bouffées de musique. Ce ne me fut pas très difficile de reconnaître J'ai oublié de vivre, car c'était l'une de mes chansons préférées, comme par hasard. Une vieille chanson, toujours d'actualité. Qui sait encore accueillir la vie à une époque où la vie n'est souvent qu'un rêve unique et planétaire, partagé chaque soir entre des millions de téléspectateurs? Pourtant, s'il y en a un qui a vécu, c'est bien lui, Johnny. Il s'en est même donné à coeur joie. Une vie bizarre, mais une vie. [...]

    - Je me demande ce que tu fabriques dans ton 03, il n'y a rien à la campagne. Seulement des arbres, des vaches et de l'ennui.

    Combien de fois Johnny Hallyday ne m'avait-il pas tancé de m'être installé dans une campagne qu'il se refusait de nommer autrement que par son indicatif téléphonique. J'avais eu beau lui expliquer ma vocation rentrée d'ermite, que la paix de la nature était propice à mon travail, il n'avait jamais rien voulu entendre, jusqu'au soir où il m'avait avoué:

    - Je te comprends, mais pour moi, la campagne, tu sais, c'est la mort.

    Moi aussi je pouvais le comprendre, surtout en rentrant dans Paris ce soir-là, car je ressentais la présence commune du temps de l'Histoire et du temps présent. Paris ressemble à une cavale à deux têtes, avec une énergie double, des forces jumelles sans cesse renouvelées, alors que la campagne mêle seulement la mort à la vie, comme le sommeil. [...] 

    Johnny et Laeticia recevaient leurs invités avec des attentions pour chacun. J'ai cherché des visages amis dans cette foule un peu terne. Carlos, Jean-François Stévenin, Philippe Labro, Line Renaud, Patrick Poivre d'Arvor, et j'ai fini par les trouver. Un jeune homme déguisé en soldat britannique de la guerre du Western Desert et une grande fille blonde en short kaki déambulaient de table en table, en proposant des tours de magie. Et cette dame aux cheveux courts? Etait-ce Brigitte Fontaine? Non, c'était Desta, la cousine de Johnny. Le prestidigitateur était aussi charmeur de serpents. Toujours flanqué de sa plantureuse auxiliaire - une amie d'enfance, prétendit-il assez drôlement quand je l'interrogeai - il se promenait maintenant avec un couple de pythons molures qu'il accrochait au cou de qui voulait connaître sur sa gorge les froides écailles d'un reptile. Carlos, devant les caméras de la télévision, donna libre cours à son esprit facétieux. Deux serpents noués autour du cou comme la boucle de la corde sous le menton du pendu, il chanta Vivre d'amour enchaîné. Deux jeunes femmes posèrent de part et d'autre du chanteur. Vues de loin et dans la lumière d'aquarium de cet immense souterrain qui ternissait l'éclat des visages, elles ressemblaient à ces héroïnes qu'on croise parfois autour de certains lycées parisiens et qui marchent dans la rue Soufflot, les yeux baissés, en pensant aux grandes choses qu'il leur reste à faire. Deux khâgneuses plutôt que des bombes sexuelles. C'étaient la réalisatrice Laetitia Masson et l'une de ses actrices fétiches, Sandrine Kiberlain. Puis le DJ demanda le silence dans son micro et fit descendre le cadeau pour Johnny: un jeune tigre, qui paraissait intimidé. Johnny l'était aussi, mais il s'agenouilla à côté du fauve et l'embrassa. Similitude de comportement, sauvagerie resserrée, reflets des regards qui ne se croisaient pas. Qui allait rugir le premier? Personne, et il y avait quelque chose de triste à les voir tous les deux aussi sages, flanc contre flanc, en plein dans la ligne de mire des photographes qui n'arrêtaient pas de les percuter avec leurs flashs. Quand je suis remonté sur les Champs, des fans m'ont demandé:

    - Comment est-il? [...] 

    Les stars sont toujours des fugitifs

    Laissons les gens penser ce qu'ils veulent. Et moi aussi je pense ce que je veux. Tiens, par exemple, les 56 ans de Johnny, il y a des jours où je ne m'y fais pas, avec cet air qu'il a de toujours sortir en se marrant d'un sommeil éternel. Mais ce qu'il y a de plus étonnant avec lui, c'est qu'il arrive encore à nous faire croire que le moment magique du rock'n'roll n'est pas mort depuis ses premières mesures. Le résultat de cette persévérance de quarante années, c'est un homme irradié par le show-business, par l'exhibition permanente de son visage, de ses muscles et de sa sueur, par les exigences de la ferveur médiatique, mais qui a su garder assez miraculeusement un sourire et un entrain de baladin, ce baladin qu'il était dans la chemise Far West de ses 12 ans, et que rien ni personne ni les années n'ont pu tuer. Le baladin paraît un peu désaccordé du monde. Son regard parfois est vide, et il n'est pas difficile de deviner que son âme a brûlé dans tous les cercles de l'enfer, mais il a toujours possédé quelque chose que les autres n'avaient pas. Il s'est préservé cette grâce qui continue d'étonner et, de cette ère finissante, il aura été l'un des points fixes. Pour les vaincus, tous ceux qui sont à la diète de l'abondance, les allumés christiques et solitaires de nos rues, Hallyday est resté une promesse qui leur ressemble. Pour les autres, ceux qui sont riches et célèbres et qui dînent en ville - mais la ville n'est plus la ville, comme dirait Nimier - l'objet de curiosité qu'il était autrefois (le chanteur dément derrière les barreaux de son premier passage à la télévision) est devenu une légende de leur temps. La légende est vivante. Il leur arrive de croiser Johnny à Paris ou à Saint-Tropez, de reconnaître sa silhouette murée dans un halo de lumière froide, de lui sourire et même de lui parler. Il est même possible qu'il leur réponde. Parole et sourire. Pendant quelques secondes, ils ne voient plus que lui. Il ne leur faut guère plus de temps pour comprendre que leur richesse et leur célébrité ne leur serviront à rien et qu'ils ne pourront pas l'inviter à dîner sans risques. Cet homme inoubliable, toujours un peu inquiétant parce qu'imprévisible et qui n'est proche que de loin, est une rock star. Les stars sont toujours des fugitifs. De près ou de loin, Hallyday ne fait que passer, mais il demeure pour nous tous ce fakir aux yeux clairs dont les chansons continuent d'apaiser certaines soifs du coeur. [...]Laissons les gens penser ce qu'ils veulent. Et moi aussi je pense ce que je veux. Tiens, par exemple, les 56 ans de Johnny, il y a des jours où je ne m'y fais pas, avec cet air qu'il a de toujours sortir en se marrant d'un sommeil éternel. Mais ce qu'il y a de plus étonnant avec lui, c'est qu'il arrive encore à nous faire croire que le moment magique du rock'n'roll n'est pas mort depuis ses premières mesures.  

    Le résultat de cette persévérance de quarante années, c'est un homme irradié par le show-business, par l'exhibition permanente de son visage, de ses muscles et de sa sueur, par les exigences de la ferveur médiatique, mais qui a su garder assez miraculeusement un sourire et un entrain de baladin, ce baladin qu'il était dans la chemise Far West de ses 12 ans, et que rien ni personne ni les années n'ont pu tuer. Le baladin paraît un peu désaccordé du monde. Son regard parfois est vide, et il n'est pas difficile de deviner que son âme a brûlé dans tous les cercles de l'enfer, mais il a toujours possédé quelque chose que les autres n'avaient pas. Il s'est préservé cette grâce qui continue d'étonner et, de cette ère finissante, il aura été l'un des points fixes. Pour les vaincus, tous ceux qui sont à la diète de l'abondance, les allumés christiques et solitaires de nos rues, Hallyday est resté une promesse qui leur ressemble. Pour les autres, ceux qui sont riches et célèbres et qui dînent en ville - mais la ville n'est plus la ville, comme dirait Nimier - l'objet de curiosité qu'il était autrefois (le chanteur dément derrière les barreaux de son premier passage à la télévision) est devenu une légende de leur temps. La légende est vivante. Il leur arrive de croiser Johnny à Paris ou à Saint-Tropez, de reconnaître sa silhouette murée dans un halo de lumière froide, de lui sourire et même de lui parler. Il est même possible qu'il leur réponde. Parole et sourire. Pendant quelques secondes, ils ne voient plus que lui. Il ne leur faut guère plus de temps pour comprendre que leur richesse et leur célébrité ne leur serviront à rien et qu'ils ne pourront pas l'inviter à dîner sans risques. Cet homme inoubliable, toujours un peu inquiétant parce qu'imprévisible et qui n'est proche que de loin, est une rock star. Les stars sont toujours des fugitifs. De près ou de loin, Hallyday ne fait que passer, mais il demeure pour nous tous ce fakir aux yeux clairs dont les chansons continuent d'apaiser certaines soifs du coeur. [...] 

    "Je crois qu'ils finiront par avoir ma peau"

    A l'heure où j'écris (juillet 1999), il est encore sur la route... Je l'ai appelé au premier jour de sa tournée d'été, en début d'après-midi, à Grenoble, une ville qu'il ne porte pas particulièrement dans son coeur depuis une bagarre qui avait mal tourné, il y a un certain temps déjà. Quand je lui ai parlé, il était seul dans sa chambre où il s'était fait monter un plateau-repas.
    En janvier dernier, il m'avait téléphoné un dimanche matin à 6 heures. C'était à la fin de sa tournée d'hiver. Après avoir chanté à Metz la veille au soir, il avait pris le volant de sa Mercedes et s'était arrêté à Reims. L'hôtel des Crayères étant complet, il était descendu dans un établissement de deuxième catégorie. J'entendais la télévision qui hurlait dans sa chambre. Il était seul. Quand je lui avais demandé ce qu'il faisait là, il m'avait répondu:

    - Je chante aujourd'hui à Dunkerque, en matinée, je n'avais pas sommeil, je me suis dit que je n'avais qu'à prendre la bagnole et faire la moitié du chemin. Mais tu sais...

    - Je sais quoi?

    - Je crois qu'ils finiront par avoir ma peau.

    Et il avait éclaté de rire. A Dunkerque, en matinée... C'était le même homme qui chantait à Dunkerque en matinée et qui avait rempli trois soirs de suite les gradins et la pelouse du Stade de France, mais personne ne s'en étonnait, pas même lui. [...] 

    Sexe et neurasthénie


    Au printemps 1969, deux mois avant l'élection de Georges Pompidou à la présidence de la République, Lucien Bodard, qui venait de publier avec succès Le Massacre des Indiens, est envoyé en reportage par Pierre Lazareff à un concert du chanteur au Palais des sports à Paris. Lulu le Chinois découvre donc les rites de la porte de Versailles après ceux de la jungle brésilienne et les pratiques de cruauté et de plaisir des royaumes orientaux. Il ouvre un oeil qui en a vu d'autres, rentre dans son bureau-cellule de la rue du Général-Bertrand et écrit son papier pour France-Soir: "Johnny qui se dépouille, qui s'écroule, qui, à terre, torse nu, pousse des cris haletants où l'on distingue: ?Je t'aime?, ?Je te déshabille?, ?Je te veux?. Johnny maître de la technique de l'exploitation des instincts primaires sur un fond de neurasthénie." Puis il ajoute: "Johnny n'est plus l'idole, mais il est devenu un monstre sacré." Sexe et neurasthénie: c'était assez bien vu. Car si Johnny était passé de son statut d'idole (des jeunes, des ouvriers, etc.) à celui de monstre sacré, c'est qu'il n'avait pu dissimuler son visage de souffrance. Ne pouvant le cacher, il l'avait mis en scène. Il y avait désormais un Johnny de lumière et un Johnny des ténèbres. Ce dernier ressemblait à un homme qui aurait marché en brandissant sa tête au bout d'une pique. Cette souffrance avouée était son point d'honneur visible. Le jeune roi était entré en force dans son époque. Partout où il était passé, il avait levé son tribut. Argent, notoriété, femmes. Quand il n'avait encore que 17 ans, chantant un soir à l'Alcazar de Marseille, il avait eu la surprise de voir après son tour de chant un père lui offrir sa fille de 15 ans. Ce qu'il nommerait plus tard et de façon assez touchante: la rançon de la gloire. Cette vierge donnée par un père, c'était le signe qu'une part non négligeable de la France lui avait été dévouée jusqu'à la courtisanerie. Il n'y eut pas que des pères pour lui offrir leurs filles, mais des mères aussi, et qui s'offraient en même temps, et des maris qui lui servaient leur propre femme dans son lit, et des jeunes gens qui rêvaient d'être gentils avec lui à l'arrière de sa Rolls. Le jeune roi rebelle aurait pu devenir un despote dégénéré, qui se payait sur la chair et se complaisait dans les souillures morales. Mais il savait donner et il voulait aimer, ce qui allait changer pas mal de choses. [...] 

    Première rencontre

    En 1978, j'avais réussi à placer quelques piges à Radio Nord-Est, l'antenne locale de Radio France, et c'est ainsi que je m'étais retrouvé dans les coulisses du parc des expositions de Nancy, un soir d'hiver. Quelque chose ne devait pas tourner rond ce jour-là dans la vie du jeune roi, il était sombre. C'est du moins ce que m'avait laissé entendre son secrétaire-chauffeur-garde du corps, Alain, que j'avais tenté de me mettre dans la poche, car j'étais là pour travailler et recueillir quelques propos du chanteur sur la bande magnétique d'un Nagra. L'humeur noire de Johnny, invisible, enfermé dans sa loge, pétrifiait les membres de son entourage. Je mis un certain temps à comprendre qu'ils avaient peur. Peur de quoi? De ses larmes? De ses cris? De ses fureurs de jeune roi? Je ne pouvais décemment pas le demander à mon nouvel ami que je m'appliquais à distraire tout en le pressant d'être mon messager auprès de son maître. Comprenait-il que je ne devais pas rentrer bredouille? Oui, il le comprenait et il finit par se risquer dans la loge où il demeura un temps très bref. A son retour il m'assura qu'il avait transmis ma requête: dix minutes d'entretien. Et la réponse? Alain haussa les épaules, il n'y avait pas de réponse. Le public appelait Johnny, les poutrelles de fer de toute la halle vibraient mais l'attente se prolongeait, de plus en plus pesante. Tout à coup, il y eut un frémissement, la porte de la loge s'ouvrit et une ombre haute et inquiétante en sortit. Hallyday était vêtu de noir et portait aux pieds des bottes mexicaines qui le grandissaient. Il marchait lentement, les traits immobiles, le regard absent, comme s'il ne regardait qu'en lui, les lèvres closes. Il me fit penser à un homme qui sortirait de son tombeau, mais quand il arriva à ma hauteur, il me décocha un sourire en flèche et me lança: "Alors il paraît qu'on se voit après le spectacle? Mais faudra pas me torturer longtemps, car tu sais, parler, moi..." Peut-être avais-je été le sous-fifre à qui il ne dédaignait pas de sourire juste avant de retrouver le public pour se donner du coeur à l'ouvrage, peut-être Hallyday avait-il été simplement le professionnel aimable avec la presse qu'il sait être, mais déjà la scène (sa résurrection) le happait. Il tira le fil de sa guitare, vif et précis, en jouant comme d'un lasso puis poussa une série de petits hou-hou-hoooou! qui affolèrent le public et traduisaient à merveille toute l'énergie d'un type en pleine forme. [...] 

    Le jeune homme et la France

    Le héros de L'Age-déraison [roman de Daniel Rondeau, Seuil, 1982] s'appelait Johnny H. et ressemblait au chanteur comme un frère. J'avais imaginé de réchauffer dans mon encre l'énergie double de la révolte de Mai et du rock'n'roll. Un personnage de chanteur adolescent incarnait dans ce roman les inventions et les blessures d'un temps déjà révoqué. Avec une vie à l'arraché, soulevée par des forces printanières. "Mon" Johnny militait chez les "maos" et chantait à Renault-Billancourt. Quand j'avais averti Johnny de ce détournement, il m'avait répondu avec beaucoup de gentillesse: "Tu fais ce que tu veux." Et il avait continué de vivre le roman de sa propre vie, sans jamais retenir les chevaux. En 1998, j'avais eu tout à coup l'impression de me retrouver avec Johnny Hallyday dans un chapitre inédit de L'Age-déraison, vingt ans après. C'était un jour de mai, dans un studio situé dans l'arrière-cour d'un immeuble, non loin de la gare d'Austerlitz. Le chanteur, tendu et grave, visage de bronze, en jeans et tee-shirt noir, revenait de Barcelone, où il avait joué un second rôle dans un premier film. Sa voix, toujours chargée à quarante cigarettes par jour, découpait dans la ouate acoustique du studio des mots qui parlaient de mineurs, d'ouvriers et de paysans, de dynamite et de mitraille. "Ami, entends-tu le bruit sourd des corbeaux dans la plaine, ami..." Depuis quelques mois, je travaillais sur les témoignages des jeunes gens qui avaient quitté leur pays en juin 1940 pour entrer dans l'aventure de la France libre, filmés par Roger Stéphane longtemps avant son suicide. J'avais demandé un soir à Johnny s'il accepterait d'enregistrer le Chant des partisans pour le générique du film. La fraternisation de deux mythologies me paraissait capable de sortir le temps d'une soirée le message éternel - "La liberté nous écoute" - du sarcophage de silence où dorment les messages éternels. Mythologie de temps de paix (le rock, la star, née dans la rue, etc.), mythologie d'histoire et de guerre (les maquis, le 18 juin, Jean Moulin, Bir Hakeim): le dernier visage de la France se brouillait entre ces deux tableaux. Le Chant des partisans avait été écrit à Londres en mai 1943 par Joseph Kessel et Maurice Druon, sur une musique d'Anna Marly, inspirée des chants populaires russes. "Les paroles étaient tombées toutes seules", m'avait raconté Maurice Druon. Paroles et musique ont été écrites en un après-midi, un dimanche. Diffusé sur les antennes de la BBC, ce chant devint aussitôt l'indicatif de l'émission Honneur et Patrie, puis fut publié pour la première fois en septembre 1943 dans les Cahiers de la Libération d'Emmanuel d'Astier. L'encre de l'Underground song, comme l'appelèrent les Anglais, était à peine sèche que déjà des lèvres murmuraient ses paroles comme une secrète prière aux armes. La cadence des mots volait de pensée en pensée dans l'ordre de la nuit. Chant de complicité, s'était écrié plus tard André Malraux au Panthéon, pendant le transfert des cendres de Moulin. "Ecoute aujourd'hui, jeunesse de France, ce qui fut pour nous le Chant du malheur..." Johnny Hallyday avait accepté ma proposition dans l'instant. Aucune frilosité, pas de précautions. C'était oui. Quelques semaines plus tard, craignant d'avoir abusé de sa générosité ou de lui avoir forcé la main, j'avais reparlé avec lui des Hommes libres. "Je sais ce qu'a été la Résistance, me répondit-il sèchement. J'ai vécu quelques mois chez Jean Pierre-Bloch quand j'avais 18 ans et demi. J'étais très ami de son fils, un jour il m'avait ramené chez ses parents et j'étais resté chez eux. J'ai souvent écouté Jean Pierre-Bloch et sa femme raconter leur combat contre la Gestapo, des gens formidables..." Et voici que l'ancien Gitan du Johnny Circus chantait derrière la vitre, comme s'il ne s'agissait ni plus ni moins pour lui que d'arracher ce chant au marbre des tombeaux, en lui donnant son souffle: "Ohé, partisan, ouvrier et paysan, c'est l'alarme..." Aux consoles du studio, un guitariste philosophe, un surdoué de la musique électronique et un ingénieur du son appuyaient son ambition des nuances de leur savoir-faire. "Il y a des pays où les gens au creux des lits font des rêves..." Dans les baffles s'éveillait un paysage d'Histoire... "Chantez, compagnons..." Respiration de la terre, grelots des sources, quelques pas dans un sous-bois. Légendaire motif des amants de l'ombre qui cherchaient leur chemin dans le "désordre du courage". Il y avait quelque chose de roboratif à entendre cette musique toujours agissante et tellement déraisonnable. Il n'avait pas fallu trois heures pour que Johnny s'en empare. Le jeune homme est la France... [...]

    Sagan, de Gaulle et Tintin

    Dans son nouveau disque, Johnny interprète une chanson de Sagan. Il leur en a fallu des années à ces deux-là pour se trouver. Johnny et Françoise se sont vus, enfin, ils se sont parlé, elle a écrit, il a chanté. Leur chanson siffle la fin de la récréation. Les sixties sont terminées, elles ont duré quarante ans.

    Nous n'avons guère profité de ces quarante ans, comme s'ils s'étaient dérobés pour nous aux choses sérieuses. L'époque ne nous a pas aidés. Basses eaux? occasions manquées? négligences, dérobades de notre part? Il y a des moments où j'envie Kouchner. Vice-roi du Kosovo, gouverneur de province onusienne, le voici loin, dans les vieilles marches de Rome, sous l'ancien limes, avec les mains dans la saloperie humaine, la neige qui ne va pas tarder à tomber, les Thénardier des deux camps, mais le sentiment de participer à la jeunesse du monde, car l'éternelle jeunesse, c'est de faire. La pax kouchneria n'est pas forcément pour demain. Et alors? Il aura essayé, au moins, lui.
    Johnny a profité de ces quarante années pour monter sur le podium des mythologies françaises. Le voici bien installé, coulé dans le bronze de la dévotion populaire, entre de Gaulle et Tintin. Bonjour, c'est Johnny, ça va?
    Ça va très bien. Je vais toujours très bien.
    Dans le 03, les vendanges ont commencé hier matin.
    Mon premier souvenir de vendanges, c'est la nuit, à Congy, le pressoir pisse, je bois des grands verres de vin doux, le feu ronfle dans la cuisine d'été de mes grands-parents, j'ai faim. Aujourd'hui c'est l'automne jusqu'au plus haut des cieux. Des souvenirs s'attardent là où des feuilles s'envolent, et j'entends ses chansons.
    © NIL
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    Johnny Hallyday Story - Page 9 Empty Re: Johnny Hallyday Story

    Message par Jean Mar 10 Mar - 16:04

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    Johnny Hallyday, portrait d'un monstre sacré

    Par Gilles Médioni et Henri Haget (LEXPRESS.fr), publié le 07/11/2002

    Monté sur scène à 17 ans, il est toujours là, 1 000 chansons plus tard, à l'approche de ses 60 ans. Comme une valeur refuge dans une société sans repères. Pourtant, avec ses amours, ses ruptures, ses copains, ses chagrins, ses syncopes et son rapport vertigineux à l'argent, l'idole cache un c?ur tendre. Une star, mais pas de roc

    Né demi-belge, portant patronyme américain, Johnny Hallyday est une exception culturelle à lui tout seul. Inconnu hors de nos frontières, l'ancien yé-yé passe, en France, pour être l'artiste de tous les records: 1 000 chansons au compteur - dont une petite centaine de tubes - 100 millions de disques et de cassettes vendues, un bon millier de couvertures de magazines, 39 disques d'or. Devenu un phénomène de scène à l'âge de 17 ans, le rocker fêtera son 60e anniversaire, en juin 2003, au Parc des princes. Une modeste cérémonie qui fait, d'ores et déjà, figure de fête nationale. "Il y a dans l'affection très profonde du public pour Johnny Hallyday un phénomène qui va au-delà des sexes et des classes sociales, souligne Jean-Jacques Goldman. Le comprendre nous éclairerait probablement sur nous, Français." 

    Il a été l'idole des teen-agers, mais de droite quand la jeunesse penchait à gauche. Il affichait des idées "courtes" quand les autres avaient des cheveux longs. Il fut anobli par Godard quand il jouait à Mad Max. Il est sexy pour les uns, ringard pour les autres, goûteux et éternel comme le terroir et pourtant tout le monde l'aime. Mais pourquoi? 

    Il tient, donc. Depuis bientôt quarante- trois ans. Les événements, les modes, les blessures, les passions ont glissé sur lui. Aujourd'hui, les jeunes loups de la variété française s'étriperaient pour lui écrire le tube du siècle, la critique intello consacre l'acteur Hallyday dans L'Homme du train, le film de Patrice Leconte, les politiques le courtisent, les sociologues l'auscultent, les publicitaires l'affichent. Il est loin le temps où Mauriac s'indignait du "delirium tremens érotique" du rocker. Cela fait trois générations que ses chansons tissent le journal intime du pays. Carlos, le chanteur, le pote de toutes les époques: "Johnny, c'est le Victor Hugo de la rengaine. S'il meurt, la France s'arrête." De Raffarin à Laguiller, de Godard à Zidi, des myopes aux presbytes, tout le monde le clame, désormais: "On a tous en nous quelque chose de Hallyday." Mais quoi, au juste? "Il offre un corps solide et inaltérable à un pays qui déprime sans se l'avouer, qui n'aime pas beaucoup vieillir et ne sait pas parler de lui", dit à L'Express le sociologue Olivier Mongin, directeur de la revue Esprit. Le psychanalyste Philippe Grimbert évoque sa "stature phallique", tandis que l'architecte Roland Castro insiste sur les failles de l'idole, que l'on a envie de protéger "comme une femme fragile". Johnny hoche la tête pensivement. Il a de petites rides au coin des yeux et la réponse à toutes les questions: "Finalement, ça m'arrangeait bien qu'on me prenne pour un con?" 

    Il est là, silhouette élastique, regard chinois, dans la suite d'un palace parisien où défilent les journalistes. A la vie, à la mort!, c'est le titre de son nouvel album, dont il assure la promotion avec une angoisse à peu près comparable à celle d'un Mike Tyson à qui l'on demanderait d'écraser une mouche. Son précédent opus, Sang pour sang, s'est vendu à 2 millions d'exemplaires. Pour tout dire, Johnny a déjà oublié la moitié des titres des chansons qu'il vient d'enregistrer: "Comment elle s'appelle déjà, celle du prix Goncourt?" Son portable interrompt la séance. C'est Laeticia, sa femme, son "nouvel équilibre", comme disent les magazines féminins. Ce soir, les Hallyday reçoivent. En entrée, il y aura des huîtres en gelée. Johnny conseille. Johnny s'inquiète. "Et comme sauce, tu fais quoi?" Les sauces, c'est son truc. Sa spécialité. Sa raison de vivre, peut-être. A l'âge de 7 ans, dans une ferme, il a avalé, par jeu, des paillettes de savon. Ses papilles ne s'en sont pas remises. Alors, il mange épicé. Très épicé. Avec Carlos et Marc Francelet, un ancien photographe devenu son confident, ils font des concours. A celui qui ramènera de ses voyages la sauce qui tue. Le champion, là aussi, c'est Johnny. "Une fois, à la Lorada, nous étions une douzaine à table, dont Faye Dunaway, raconte Francelet. Il y avait de la salade de crabe. Johnny m'avait préparé un assaisonnement spécial, une sauce noire qu'il avait trouvée en Thaïlande. ?Goûte ça, c'est pas mal?, il m'a juste dit." Et alors? "Ma tête a explosé. Je suis tombé dans les pommes. Devant Faye Dunaway! Johnny, lui, était plié!" 

    Les sauces, les amis. La bande à Johnny. Le premier cercle: Carlos, Francelet, Eddy Mitchell, Jean-Jacques Debout, le parolier Michel Mallory, Jean-Pierre Pierre-Bloch, son ancien secrétaire particulier devenu l'un des lieutenants de Tiberi. Et le second cercle: Vincent Lindon, Bruno Putzulu, Jean Reno? Forcément, on en oublie. Pas lui. L'an dernier, Johnny a proposé à Patrick Balkany, le sulfureux maire de Levallois-Perret, de faire un marché en sa compagnie durant la campagne municipale. Balkany, oui, au mépris du qu'en-dira-t-on. Simplement parce qu'à la fin des années 1960 les deux hommes s'étaient croisés sur le tournage de Qui a tué Raspoutine?, de Robert Hossein, dans lequel le futur élu jouait le rôle d'un prince russe. Le film n'est pas gravé dans les mémoires. Mais les virées en boîte du duo sont restées fameuses. Et l'idole ne lâche jamais un pote en difficulté. Même s'il ne le voit que tous les dix ans. Même s'il imagine le pataquès et la grimace des commentateurs. Dommage que monsieur le Maire n'ait pas voulu le mouiller. 

    Depuis la nuit des temps, ses techniciens le surnomment "l'Homme". Avec une majuscule. C'est comme ça. Carlos se souvient avoir traversé les Etats-Unis en sa compagnie durant sa période biker. Un soir, ils ont poussé la porte d'un saloon bondé, un repaire de coriaces, au fin fond de l'Arkansas. Les cow-boys sont restés la chope en suspens. "Et ça marche aussi à Oulan-Bator, précise Carlos. Les gens ne savent pas qui il est. Mais ils devinent tout de suite que c'est quelqu'un." Ce magnétisme - que l'âge aiguise plus qu'il ne l'altère - le romancier Claude Klotz s'en est servi pour bâtir le scénario et les dialogues de L'Homme du train. Il ne connaissait pas Hallyday. N'était pas spécialement fan, non plus. "J'ai écrit avec une photo de lui sous les yeux, explique-t-il. Il n'y a pas d'autres acteurs de 60 ans, en France, qui possèdent une telle allure. Il me fait penser à Gary Cooper." 

    On ne reviendra pas sur la légende de l'enfant de la balle, abandonné, déraciné, élevé par sa tante dans le Paris en noir et blanc des années 1950. Une soixantaine de bios s'en sont déjà chargées. Mais il reste, du passé, des cicatrices que l'amour des foules n'a jamais refermées: peur du noir et phobie de l'abandon. Le chanteur Jean-Jacques Debout se souvient de Johnny, à 17 ans, lors de leur première tournée. "A l'hôtel, le soir, il refusait que je sorte de sa chambre avant qu'il se soit endormi. Il s'agrippait à mon cou et me serrait jusqu'à ce que le sommeil l'emporte." On connaît la suite. Le refus de la solitude, les nuits blanches, les filles, les défonces, la "destroyance" en dialecte Hallyday. "Une chance, note Jean-Pierre Pierre-Bloch, Johnny n'a jamais touché à l'héroïne. Il a peur des piqûres." Aujourd'hui encore, le chanteur se couche souvent à l'aube. Dans sa maison de Marnes-la-Coquette, la Savannah, il s'est fait installer une salle de cinéma - cadeau de Pascal Nègre, PDG d'Universal Music. "Vers 21 heures, j'attaque, dit Johnny. Un Kazan. Puis un deuxième. Puis un Huston. Puis un Ford. Les bons soirs, je suis capable d'en aligner cinq ou six d'affilée." 

    De ses multiples vies, la plus récente commence en 1998, avec la sortie de l'album Sang pour sang et l'adoubement tardif de l'intelligentsia. Sagan lui écrit une chanson. Le Monde lui consacre sa Une et un portrait en double page - "Certains trouvaient ça indigne du journal, souligne Pascal Nègre. A l'arrivée, les chiffres de vente ont été pulvérisés." Miracle: même Les Guignols cessent de matraquer l'idole, chaque soir, sur Canal +. C'est Johnny lui-même qui s'est chargé de corriger le tir. En téléphonant à l'inspirateur irrévérencieux des marionnettes. "Vos conneries, Gaccio, ça me fait plutôt marrer, a expliqué le chanteur. Le problème, c'est pour ma fille, à l'école?" L'autre a branché le haut-parleur. Tout l'étage s'est regroupé autour du téléphone. Ça gueulait: "On t'aime, Johnny!" Gaccio lui-même: "On est obligés. C'est notre métier. Moi, personnellement, je t'adore?" Exit la boîte à coucou. De ce jour, Johnny ne sera plus la risée systématique des Guignols. Un petit "Ah! que?" de temps en temps, à la rigueur. 

    Il y a les artistes que la mort voue vaguement à la postérité. Et il y a Johnny Hallyday. Le culte vivant. Rockstar jusqu'à l'outrance, mais si humain avec ses liaisons, ses ruptures, ses copains, ses chagrins, ses syncopes. Et ses sauces. Dans les années 1960, le comédien Ticky Holgado fut le secrétaire particulier de Claude François puis de Johnny. Le premier ne laissait rien au hasard. Calculait tout au millimètre. Le second, lui, n'agit qu'au feeling. Ne prémédite jamais. Peut tout changer à la dernière seconde. "C'est la frontière entre les grandes vedettes et la star irrévocable, souligne Holgado. Claude se gérait comme un adulte. Johnny, lui, a toujours gardé son âme d'enfant." Sur scène, Clo-Clo s'épongeait le front entre chaque chanson. Hallyday, icône de chair et de sang, ruisselle comme un forgeron. "Un Johnny qui ne transpirerait pas, ce ne serait plus Johnny", lâche le philosophe Pierre Sansot. 

    Quand on lui parle de l'ancien yé-yé, le photographe Jean-Marie Périer sort l'album de famille des monstres sacrés: "Instinctif, terrien, animal, lâche-t-il. Il me fait penser à Montand." Signoret et l'engagement politique en moins. Car Johnny est au-dessus des partis. Ni de gauche, comme ses origines modestes ou le mieux-pensant culturel l'auraient voulu. Ni franchement de droite, comme son amitié de vingt ans avec Jacques Chirac pourrait le laisser croire. D'ailleurs, le citoyen Smet n'a plus voté depuis le départ du général de Gaulle. "Ils rêvent tous à leur carrière, glisse-t-il, lui rêvait à la France." L'artiste a chanté à la Fête de l'Huma comme dans les galas du RPR. Aujourd'hui encore, il n'y a que dans les sauteries du Front national qu'il ne se voit pas allumer le feu. "Les fachos, ça, non? Je ne peux vraiment pas!" A dire vrai, la politique le fait bâiller. Les idéologies l'ennuient. Il n'y a que les hommes et sa fidélité en amitié qui peuvent se targuer de l'encarter. Preuve de son ?cuménisme un peu las, le seul dirigeant politique dont il se soit senti proche, avant Chirac, s'appelait Georges Marchais. "J'aimais bien le bonhomme, précise-t-il. On se comprenait." 

    La rencontre avec Jacques Chirac, alors maire de Paris, remonte au début des années 1980. C'est Line Renaud qui a fait les présentations. Entre les deux hommes, une vraie complicité s'est très vite installée. "Il y a toujours eu quelque chose de chiraquien en Johnny, estime Olivier Mongin. Ce sont deux êtres ? corporels ?, jamais plus à l'aise qu'au milieu d'un groupe en fusion." Pour le reste, le président et le rocker partagent un destin de survivant, le sens de l'humour un brin potache et un penchant certain pour la bière mexicaine. C'est ce qui l'a frappé, Johnny, la première fois qu'il est allé dîner à l'Elysée. "Je me souviens qu'on nous avait servi du coq au vin. Je me souviens surtout que ça ne nous a pas empêchés d'arroser le repas à la Corona!" Il arrive aussi que Jacques Chirac s'en aille dîner, en famille, chez les Hallyday. Laeticia est aux fourneaux, Johnny jamais loin du frigo. Ces derniers temps, toutefois, le président s'est fait un peu plus rare. "Je crois qu'il a du boulot", sourit le chanteur. 

    Robert Hue, lui aussi, a bien connu Hallyday. C'était au Golf Drouot, où le chanteur des Rapaces, tout jeune militant du PC, passait alors l'essentiel de ses soirées. Selon lui, l'influence du rocker sur les convulsions de la société française ne se mesure pas à l'aune d'une conscience politique un peu feignante. "Johnny n'est pas un homme d'engagement, c'est un symptôme", estime-t-il. Un seul exemple: Mai 68. Hallyday lui-même reconnaît qu'il n'y a pas compris grand-chose. La seule manifestation à laquelle il s'est trouvé mêlé, c'est parce qu'il la traversait en Rolls-Royce, carrefour de l'Odéon, au milieu d'une bataille rangée entre étudiants et CRS. "Une Rolls blanche", précise Jean-Pierre Pierre- Bloch. Que Hallyday ait traversé Mai 68 dans le cuir épais d'une limousine importe peu, finalement. La révolution, il y a longtemps qu'il en avait annoncé les prémices. Presque malgré lui, comme souvent. Cinq ans plus tôt, son fameux concert de la place de la Nation avait réveillé toutes les crampes de la société française. "Dans la France des années 1960, où les enfants ne parlaient pas à table, où, dans les usines, les contremaîtres tyrannisaient les ouvriers, ce fut une déflagration, rappelle Robert Hue. Soudain, la jeunesse s'est rendu compte que l'on pouvait chahuter, casser un peu, bousculer les flics et l'ordre établi. Et que ce n'était pas la fin du monde..." 

    Bien des années plus tard, à sa façon, sans avoir l'air d'y toucher, Johnny, cet homme blessé, ce mari instable, ce père si souvent maladroit, se reconvertira, sur les rivages de la cinquantaine, en chef de tribu modèle au point d'incarner, aujourd'hui, l'archétype triomphant de la famille recomposée. "Je crois qu'il faut remettre les pendules à leur place!" s'était-il exclamé, un jour, dans l'une de ces formules estropiées dont il a le secret. Dans la maison France, le baromètre Johnny, lui, n'a pas bougé. Il n'est pas toujours infaillible. Mais ça fait plus de quarante ans qu'il est là. 

    Au hit-parade des sujets de conversation sur lesquels l'artiste se montre encore moins loquace qu'à l'accoutumée, l'argent détient sans conteste le pompon de l'omerta. C'est l'un des mystères les plus épais de la mythologie Johnny. C'est aussi le secret de son incroyable ténacité. Non pas qu'il soit un milliardaire du disque que l'appât du gain pousse toujours plus loin. Ce serait même plutôt l'inverse. Au terme d'un petit demi-siècle de carrière, le patrimoine de la star ne doit pas excéder celui d'un honnête chef d'entreprise aux portes de la retraite. Les apparences sont trompeuses. Palais, yacht, bolides: tout ce que le rocker possède ne lui appartient pas forcément. Et vice versa. L'été dernier, la Lorada - le Graceland tropézien de Johnny - a été vendue. Les estimations tournent autour de 10 millions d'euros. Mais lui n'a rien touché. Depuis plusieurs années, déjà, Universal Music était le nu-propriétaire de cette somptueuse hacienda. A force de cautions et de garanties bancaires. "Jusqu'il y a deux ou trois ans, Johnny était criblé de dettes, précise Pascal Nègre. Je pense qu'il a fini par se faire peur. Aujourd'hui, la situation est en passe d'être normalisée." Son fameux goût du défi n'est donc pas la seule explication à sa carrière de dinosaure. "Plus prosaïquement, Johnny a toujours eu besoin d'argent pour rembourser quelqu'un...", souligne le patron d'Universal Music. 

    Quand il évoque, de façon lapidaire, ses innombrables déboires financiers, le chanteur rentre la tête dans les épaules et ses yeux s'étrécissent encore un peu. "J'ai travaillé pendant plus de trente ans pour payer mes arriérés d'impôts, résume-t-il d'une voix lasse. Je n'ai connu que ça: 50 millions de francs de dettes devant moi. Plus les années passaient, moins je m'en sortais. Aujourd'hui, ça va mieux. Je n'ai pas une fortune à la banque. Mais, au moins, je ne dois plus rien à personne." La saga remonte donc à la nuit des temps. A la fin des années 1960, précisément. "Comme d'habitude, il a eu le tort de faire confiance à une vague connaissance, soupire Pascal Nègre. Le genre de type qui vous propose de toucher 50% de ce que vous gagnez et de payer les impôts à votre place." Le problème, c'est que Johnny est le genre de type à dire: "Tope là!" Son pote Marc Francelet connaît bien la chanson: "S'il avait voulu, depuis le temps qu'il se fait arnaquer, Johnny aurait pu envoyer une bonne dizaine de soi-disant copains en prison." La plaisanterie a duré cinq ans. Cinq ans sans payer d'impôts, pour le contribuable Hallyday, c'est énorme. Et puis il y a les intérêts, les pénalités de retard, les emprunts et le train de vie d'une rockstar qu'il faut bien continuer d'assumer. Car Johnny est un flambeur qui ne s'est jamais renié. Le spécialiste de l'achat coup de c?ur et du cadeau surprise. Ces derniers temps, la mode est aux écrans plasma - il les offre à la chaîne - auparavant, c'était les Harley - "Un matin, il m'en a fait livrer une, parce qu'il ne supportait pas de me voir rouler à scooter", explique son producteur Jean-Claude Camus. Pour faire bonne mesure, il faut préciser que la propension du rocker à s'entourer de joyeux saltimbanques ne s'est jamais démentie. Une manie qui va de pair avec les purges cycliques auxquelles il procède, la mort dans l'âme. Dernièrement, c'est Joël Devouges, son factotum depuis 1982, qui en a fait les frais. Dans la galaxie Hallyday, l'homme était chargé des impôts, des anniversaires et de l'entretien du parc de motos? Au fil des décennies, le chanteur a également démontré une constance assez remarquable dans l'investissement foireux - immobilier outre-mer, cantines mexicaines, etc. - qui l'a mené plusieurs fois, comme plaignant ou non, devant les tribunaux. Voilà pourquoi, pendant des lustres, Jean-Claude Camus s'est usé à serrer les boulons. Voilà pourquoi sa maison de disques ne compte plus les avances consenties. Voilà pourquoi, enfin, l'idole, qui, selon Pascal Nègre, "assure à lui seul, dans les grandes années, 1,5% du marché musical français et 4% du chiffre d'affaires d'Universal Music", n'a jamais été en position de force au moment de renégocier ses contrats. C'est le cas en ce moment. 

    Par un curieux clin d'?il du destin, les deux demi-frères de Johnny, Jean-Christophe et Olivier, les fils de sa maman, Huguette, sont percepteurs. "Hélas?", sourit l'aîné célèbre. Dur métier, aussi, que de faire tourner, sans relâche, la planche à billets. Car si, sur scène, Johnny mouille le tee-shirt, il le commercialise dans la coulisse. Il est le roi incontesté du merchandising. L'empereur du gadget à Jojo. Ligne de vêtements, fournitures scolaires, parfums, bijoux, statuettes à son effigie? Au fil des années, les tournées de Johnny ont pris des faux airs de caravane publicitaire du Tour de France. Une aubaine: le noyau dur de ses fans est estimé à 150 000 personnes. Seul Bruel, à sa grande époque, a pu rivaliser. Avec Johnny, la grande époque dure depuis quarante ans. Autre particularité du système Hallyday: l'artiste prélève des droits d'auteur et d'édition sur des chansons dont il n'écrit ni les paroles ni la musique. Pascal Nègre ne s'étend guère sur le sujet: "C'est comme ça. Quand Hallyday interprète une chanson, ce n'est pas pareil que si c'est Bertrand Fouinard qui la chantait." Certes. Il arrive, toutefois, que l'obsession du business pousse l'artiste à la fausse note. Johnny va trop loin. 

    A Las Vegas, par exemple, en 1995. Conçu par son entourage comme une usine à dollars, le concert, qui se voulait "historique", demeure l'un des fiascos les plus douloureux du chanteur. Une litanie de nouvelles chansons pour justifier la sortie d'un album live. Les fidèles ont fini par pardonner, mais Johnny, lui, s'en veut encore. En mai dernier, quand les dirigeants d'Optic 2000 lui ont présenté le story-board du spot publicitaire qui inonde actuellement les écrans de télé, le chanteur n'a rien trouvé à redire à son rôle de vieux briscard des casinos, un brin presbyte. A un détail près: "Euh? je crois que ça serait mieux si la scène se situait, en France, sur la Côte d'Azur?" Dans le scénario original, bien sûr, l'histoire se déroulait à Las Vegas. 

    Sans sa naïveté en affaires, sa crédulité face aux profiteurs, son art de gagner beaucoup et de dépenser encore plus, bref sans ce que Jean-Pierre Pierre-Bloch définit comme un "rapport dématérialisé à l'argent", Johnny - qui toucha son premier cachet à 13 ans - aurait pu prendre sa retraite à l'âge où les autres se lancent dans la profession. Mais il était écrit que, sur cette question, son fameux instinct le trahirait toujours, le condamnant, bon gré, mal gré, aux travaux forcés. Jean-Pierre Pierre-Bloch se souvient d'une virée dans les boîtes de Londres, en 1963, en compagnie de Johnny et de Mick Jagger. Au bout de la nuit un type s'accroche à eux, un vrai tenace, une sangsue. "Homo, camé, incompréhensible, résume Pierre-Bloch. Il bégayait qu'il était peintre, voulait qu'on visite son atelier sur les bords de la Tamise. Il nous a eus à l'usure: on l'a suivi?" L'homme vivait effectivement au milieu des toiles. Des toiles étranges sur lesquels dansaient des corps désarticulés. Il en a refilé une à Johnny. Bon débarras. C'est en descendant les Champs-Elysées, vingt ans plus tard, que Jean-Pierre Pierre-Bloch a eu un flash. Une affiche annonçait une exposition au Grand Palais. Il s'est rué chez lui pour appeler son pote: "Johnny, tu te souviens, le peintre à Londres, l'emmerdeur? - Euh, ouais? - C'était Bacon! Francis Bacon! - Ah! ouais? - Tu sais combien ça vaut, un Bacon? Dans les 3 millions de dollars! Elle est où, sa toile? - J'en sais rien, moi? Je l'ai paumée. J'ai dû la balancer dans un déménagement? - T'es sérieux, là? - Jean-Pierre, est-ce que j'ai l'air de plaisanter?" 

    En faisant le bilan de ses multiples infortunes, on ne peut s'empêcher de remarquer que Johnny, à l'inverse de beaucoup d'autres, n'a jamais cherché à devenir citoyen suisse ou résident monégasque. "C'est un petit miracle, en effet", sourit Pascal Nègre. Quand on lui rapporte ce type de réflexion, le chanteur serre les mâchoires et vous transperce de deux flèches couleur azur. C'est la tête qu'il prend lorsqu'il interroge, faussement inquiet: "Est-ce que j'ai l'air de plaisanter?" La tête qu'il avait probablement un soir qu'il arborait sur son perfecto la Légion d'honneur remise par Jacques Chirac et qu'un inconscient, dans une boîte de nuit, le traita de "conformiste légionné", juste avant d'aller méditer à l'infirmerie. 

    Johnny, donc, l'ancien gamin sorti de nulle part, ne transige pas avec sa fierté d'être français. Il le dit avec des mots de vieux sage, sur un ton courtois mais définitif: "Je n'oublie jamais que la France est mon pays. Je l'oublie même de moins en moins. Quand je suis revenu de tout, il ne me reste que ça. Même les Etats-Unis m'ennuient. Au bout de trois semaines, désormais, je n'ai qu'une envie: rentrer en France. Ici, c'est chez moi." 

    Le romancier Vincent Ravalec, qui lui écrivit une chanson dans l'album Sang pour sang, se souvient du jour où il comprit que Johnny incarnait la "quintessence du pays". A la télévision, un journaliste avait demandé au chanteur s'il fallait "virer les ploucs de Saint- Tropez". Avec une simplicité non feinte, Johnny avait décoché cette fulgurance: "D'abord, je trouve insultant de m'avoir dérangé pour me poser cette question. Ensuite, ce ne sont pas des ploucs, c'est mon public!" 

    A l'usure, Johnny a conquis tous les publics. Etre fan de Hallyday est, aujourd'hui, du dernier chic chez les intellectuels les plus intransigeants. Philippe Caubère, héritier du théâtre d'Ariane Mnouchkine, ne jure que par lui: "J'ai tout copié sur lui, y compris son attitude sur scène", assure-t-il. Lynda Lemay, la chanteuse québécoise, égérie des bobos quadragénaires, le tient pour unique référence: "Je lui ai consacré l'une de mes chansons après l'avoir rencontré, précise-t-elle. D'ailleurs, j'ai ma carte d'adhérente à son fan-club." Et les "ploucs", dans tout ça? Cela fait bientôt quarante ans qu'ils chantent le même refrain: Jojo, on t'aime! L'antidépresseur est si puissant qu'on a songé à le rembourser, récemment, aux plus démunis. Fallait-il que les villes qui accueilleront la tournée 2003 de l'artiste "subventionnent" une partie du spectacle en achetant quelques milliers de places à près de 50 euros pour les redistribuer aux chômeurs et aux RMIstes? Le projet a déclenché une bataille rangée dans les conseils municipaux, notamment à Bordeaux. Johnny, meurtri par la polémique, ne veut plus en entendre parler. Tout n'est, pourtant, pas perdu pour ses inconditionnels sans le sou. Car, quand le vrai Johnny, à force de gigantisme, devient inaccessible, il reste Denis Lemen, alias Johnny Rock, le sosie "officiel" de l'idole. Vingt et un ans de carrière, 130 galas par an. Des filles font, parfois, 300 kilomètres pour le voir imiter son modèle. "Il y en a même qui dorment sur le palier de ma chambre d'hôtel", glisse-t-il au passage. On lui offre des fleurs, des montres. Il a, lui aussi, sa ligne de produits dérivés: le polo à manches courtes et le ciré Johnny Rock. Bien sûr, c'est un Johnny placebo. Il le sait. Mais, dans sa catégorie, il est le meilleur. Le plus grand. De la centaine de sosies qui ont, un jour, attaqué le marché, tous, même les plus talentueux - on pense ici à Johnny Vegas, voire à Jojo Daytona - s'y sont cassé les dents. 

    Johnny Hallyday, le seul, l'unique, le tatoué, va donc avoir 60 ans et, tous sentiments confondus, c'est plutôt rassurant de vieillir avec lui. "Dans un monde qui change très vite, on a besoin de choses qui durent", souligne Pierre Sansot. La chose - que l'écrivain Daniel Rondeau, auteur d'une biographie intitulé Johnny (Nil), range entre de Gaulle et Tintin au rayon des mythologies françaises - est, aujourd'hui, en voie de canonisation. On devine que l'empressement collectif de la critique à le louer, au terme d'un parcours épique, d'une alternance hors normes de jouissance et de souffrance, le laisse moins goguenard qu'il n'y paraît. Voilà deux semaines, la fille de Johnny et de Nathalie Baye, Laura, 19 ans, jeune comédienne, a téléphoné à son père avec des sanglots dans la voix. Elle posait à la Une de Paris Match et trouvait la photo "horrible". Johnny lui a gentiment, mais fermement, remis les idées en place: "Dis donc, ma chérie! Je te rappelle qu'en cinquante ans de carrière M. Charles Aznavour n'a jamais fait la couverture de Match..." 

    Le respect des anciens, c'est sacré. Johnny Hallyday ne sera jamais le Faust de la scène rock, un dieu païen repu de gloire, de femmes et de cynisme. C'est un homme viscéralement simple, attaché aux valeurs, et dont la vie, ces derniers temps, à la Savannah, ressemble plus à une chanson de Francis Cabrel ou aux petits bonheurs chers à Philippe Delerm qu'à l'hymne barbare si souvent entonné en son honneur. Le soir, chez les Hallyday, tout le monde dîne à la cuisine, chacun à sa place, autour des deux mamies: Huguette, la maman de Johnny, handicapée, et Mamée, l'arrière-grand-mère de Laeticia. Le linge de table est provençal, il y a des fleurs dans les vases, quatre chiens dans le jardin, des discussions à n'en plus finir sur le choix de la sauce pour les spaghettis, et des voisins - Paul Belmondo, Catherine Lara, Hugues Aufray - qui passent saluer la famille. Le dimanche, il y a aussi Laura, David et ses filles, à qui Laeticia apprend à faire des gâteaux, et Johnny, qui lance, en savourant son effet: "Finalement, je suis une sorte de patriarche!" 

    Ticky Holgado assure que Laeticia est un miracle pour Johnny: "Elle ne veut pas devenir comédienne ou chanteuse. C'est la première que je n'entends pas dire ?Johnny? ou ?Jojo? quand elle parle de lui, mais ?mon mari?." Quand le parolier Michel Mallory, vieux compagnon de route du rocker, a décidé de se marier, Johnny a passé la future épouse à la question. En tête à tête, pendant une heure. "Puis il m'a donné sa bénédiction", s'amuse le mari. 

    Quand on lui demande - bêtement - ce qu'il aimerait qu'on dise de lui après sa mort, le chanteur répond d'une voix sereine: "Il a cru en ce qu'il a fait." Il n'a pas fini d'y croire. Et nous avec. Il y a dix mois, sur le rallye Paris-Dakar, son équipier René Metge a découvert un homme qui pouvait conduire six heures d'affilée dans le désert sans prononcer le moindre mot. Avant de lâcher le fond de ses pensées: "Tu vois, René, je réfléchissais au concert de mes 60 ans. Je me vois bien débarquer au Parc des princes au volant d'un bolide, façon Mad Max, dans un décor de dunes?" Finalement, le chanteur a choisi de descendre du ciel. Il arrivera sur scène par la voie des airs, "suspendu à 68 mètres du sol", confie-t-il dans un sourire de môme un peu casse-cou. C'est tout pour aujourd'hui. Son portable retentit. Il s'excuse. Se lève. Allume une gitane - il ne fume que des gitanes, comme Gainsbourg. Au bout du fil, l'ami Carlos. Johnny répond, l'air grave: "Faut qu'on se voie le plus vite possible." Une urgence? Johnny confirme: "Il a découvert un nouvel épicier dans le Marais. Il paraît qu'il y a des piments à tomber?"
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    Message par Jean Mar 10 Mar - 16:05

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    La discothèque idéale, selon Johnny Hallyday


    Par Gilles Médioni (L'Express), publié le 22/12/2005

    Pour L'Express, Johnny Hallyday dévoile ses disques de chevet et évoque les artistes qui l'ont inspiré.

    Veste en cuir de rocker, chemise mauve de dandy... C'est bien Johnny Hallyday qui s'assoit dans ce bar proche des Champs-Elysées où il a ses habitudes. Il pose sur la table son paquet de gitanes, commande un express - un second suivra - et raconte son nouvel album, Ma vérité, dans lequel il dresse le bilan de ces dernières années. "J'évoque les blessures récentes et les attaques en tout genre. On m'a accusé de tellement de choses... Et notamment d'un prétendu viol. J'ai lutté pour imposer certaines chansons "règlements de comptes'' et d'autres, comme Le temps passe, avec Stomy Bugsy, Doc Gynéco et Passi. Ce rap marque pourtant la rencontre de deux générations nées dans la rue." 

    Ce sera son dernier disque pour Universal. "Ou peut-être pas, si on renégocie mon contrat comme je l'entends." L'interview a lieu durant les émeutes de novembre. Johnny s'emporte contre "le couvre-feu et le fait qu'on nous dicte notre façon de vivre. Où est l'espoir, aujourd'hui, dans les cités?". Le gamin qui a poussé à Paname au creux des années 1950 est resté fidèle à ses racines. Et aux grandes figures musicales qui l'ont formé. Pour L'Express, il dévoile ses disques de chevet. 

    Georges Brassens

    "Mes premières amours, ce sont les chansons de Brassens. Je les ai chantées avant de découvrir le rock'n'roll et je les connais encore toutes par coeur, contrairement aux miennes. J'ai assuré sa première partie au Vieux-Colombier, à Juan-les-Pins, où j'avais un contrat pour la saison, en 1958. Je mourais de trac, mais il m'a rassuré: "T'inquiète pas: les gens sont là pour t'aimer.'' Il m'a aussi dit: "Faudra qu'un jour on fasse une chanson ensemble.'' Bien plus tard, j'ai enregistré Le Parapluie et Le Petit Cheval à la guitare sèche, lors d'une émission à RTL. Brassens est très adaptable en country. C'était un chanteur du terroir, à la différence de Brel, qui chantait la bourgeoisie de province. J'ai repris Ne me quitte pas, au piano-voix. Il est l'un des rares à m'avoir ému aux larmes en concert. Au fil de mes déménagements, j'ai perdu tous mes 33-tours, y compris les miens, sauf ceux de Brel et de Brassens." 

    Queen

    "Mon album A la vie, à la mort! [2002] est directement influencé par Queen. Je voulais que les guitares soient très "en avant", même dans les slows. Queen était le groupe leader d'une musique entre lyrique et hard rock. Freddie Mercury a innové en musique ou sur scène, imité par d'autres. Avec sa voix faite pour le bel canto, il aurait pu chanter à l'Opéra. Sa version de The Great Pretender, des Platters, est extraordinaire." 

    Elvis Presley et Johnny Cash 

    "Lee Halliday, qui m'a élevé, était américain. Ses parents lui envoyaient régulièrement des disques d'Eddie Cochran, de Chuck Berry, de Gene Vincent. Je les faisais circuler au Golf Drouot [une boîte à la mode dans les années 1960]. Elvis est celui qui m'a le plus marqué, en tout cas jusqu'aux années 1960. Après son service militaire, il est devenu plus crooner que rocker, mais j'aime également sa voix de velours, d'hôtesse de l'air. En chantant à Las Vegas, en 1996, je réalisais un rêve de gamin. Si j'écoutais Elvis, je me passais aussi Johnny Cash. Il est moins connu en France, mais, pour moi, c'est le Presley de la country. Voilà les classiques qui m'accompagnent le soir, quand l'effervescence de la journée est retombée." 

    Jimi Hendrix

    "Je suis un inconditionnel, bien sûr. J'ai tous ses disques, et je suis sous le choc à chaque écoute. Hendrix était un précurseur. Je l'ai rencontré au Whisky à gogo, à Londres, où je dînais avec Otis Redding. J'ai entendu cette guitare, je me suis levé, subjugué, et je l'ai invité à notre table. Jimi venait de lâcher, très en colère, Little Richard, qu'il accompagnait jusque-là. Richard, qui était homosexuel, répétait partout que son tube Tutti Frutti avait été inspiré par son batteur et par Jimi, que l'un avait le goût du tutti et l'autre du frutti. Hendrix s'était alors lancé en solo et je lui ai proposé de se produire en première partie de mes concerts. A l'époque, les critiques l'ont éreinté parce qu'il mordait sa guitare. Il m'a poussé à enregistrer Hey Joe en français. Nos deux versions sont sorties en même temps. Nous étions numéros 1, lui en Angleterre et moi en France. Quand il habitait chez moi, il dormait avec sa guitare, "pour qu'elle soit toujours tiède'', disait-il. C'est le plus grand guitariste du monde, avec Eric Clapton, qui, lui, est très fort dans le blues." 

    Carmina Burana

    "Depuis 1966, je me passe régulièrement la version de Carl Orff. J'en ai testé d'autres, mais je reviens toujours à celle-là. Lorsque je me sens bien, que je veux retrouver des sensations fortes, je mets le disque à fond - dans mon bureau, j'ai une sono digne des plus grands studios - je me cale dans mon fauteuil, je ferme les yeux et j'allume un joint. Il faut être seul pour ressentir de telles cantates. On entend même ce qu'on ne devrait pas entendre: les silences." 

    Les Rolling Stones et Bob Dylan

    "Je reste très attaché aux disques des Stones des années 1960 et 1970. Ce sont des as du riff [court gimmick rythmique] et on sait bien que les riffs font les succès. Dès l'introduction de Satisfaction, par exemple, on reconnaît le morceau... C'est pour cette raison que je cherche toujours des mélodies identifiables. Aujourd'hui, le rock est moins spontané. Le son est léché, trafiqué... J'ai été aussi un grand fan de Dylan. Après son Olympia, en 1966, il s'est installé à la maison pendant deux mois. Il débarquait à 2 heures du matin, s'asseyait par terre devant la platine et mettait ses propres disques jusqu'à 8 heures. Et, un jour, il a disparu! Polnareff également est un grand spécialiste du genre: j'ai séjourné une semaine chez lui à Palm Springs [en Californie] et ses disques tournaient en boucle." 

    Edith Piaf

    "Charles Aznavour m'a offert son intégrale. C'est aussi lui qui a adapté pour moi L'Hymne à l'amour et Non, je ne regrette rien. J'ai rencontré Piaf à la fin de sa vie. C'était mon premier Olympia, en 1961, et Bruno Coquatrix avait préparé des pâtes pour nous trois dans son appartement, au-dessus de la salle. Malgré son âge et son état (elle était presque paralysée), Piaf était encore chaude, question garçons, et, à un moment, j'ai senti sa main sur ma cuisse. J'ai eu quand même un peu peur: j'avais tout juste 18 ans..."
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    Message par Jean Mar 10 Mar - 16:16

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